Titre : La démocratie en Islam
Auteur : Malek Bennabi
Le thème de cet ouvrage devait initialement faire l’objet d’une conférence. L’auteur n’ayant pas pu s’y rendre, il a transcrit sa pensée sur le sujet et l’a fait parvenir à l’organisme qui l’a invité.
L’auteur cherche dans cet ouvrage à répondre à la question de la compatibilité entre Islam et démocratie.
Après être revenu à la définition de la démocratie et de l’islam, il indique dans un premier temps que partant du principe que la démocratie est le pouvoir des masses et l’islam un ensemble de croyances et de devoirs envers Dieu, les deux concepts semblent contradictoires et il serait vain de vouloir répondre à la question susmentionnée.
Il développe ensuite l’idée que la démocratie laïque européenne est le résultat de la Renaissance et de la Réforme, rendant impossible la transposition de ce concept hors du contexte européen.
Il s’intéresse alors au processus de démocratisation en Europe afin d’en retirer les éléments essentiels. Le sentiment démocratique est donc, pour lui, ce qui fait sortir un peuple du despotisme et de la servilité. En d’autres termes, il s’agit de l’affirmation de soi et des autres.
Une fois ces faits établis, il peut répondre à la question initialement posé. En partant du Coran, de la Sunna et des agissements des califes bien-guidés, Malek Bennabi affirme que ceux-ci vont tous dans le sens de l’établissement d’un pouvoir politiquement et socialement démocratique.
Il confirme, par ailleurs, que si les fondations de cette « démocratie islamique » ont été mises en place par le Prophète ﷺ lui-même, à partir de l’Hégire, ce processus de démocratisation a pris fin à la bataille de Siffin, laquelle a conduit au passage du système califal au système monarchique.
En conclusion, si Malek Bennabi répond brillamment à tous ceux qui prétendent que le système politique islamique ne peut être que dictatorial et contre les valeurs de liberté chères aux démocrates européens, il est regrettable de rentrer dans ce jeu en parlant de « démocratie islamique ». En effet, utiliser ce terme inconnu de la culture islamique équivaut indirectement à cautionner l’affirmation fallacieuse qui voudrait que tout ce qui n’est pas une démocratie est forcément une dictature sanguinaire.
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